Le Kabbaliste de Prague, de Marek Halter

   C’est avec empressement que je me suis lancée dans la lecture de ce roman de Marek Halter, que je n’avais jusqu’ici jamais lu. Prague et la légende du Golem, tout était en effet réuni pour susciter mon intérêt et a priori me plaire.  L’action se situe à la fin du XVIème siècle, dans le ghetto juif de la ville, et met en scène les personnages réels de l’époque, à commencer par le MaHaRal, plus connu sous le nom de Rabbi Loew, qui donna, selon la légende, naissance au Golem afin de protéger le peuple juif des persécutions et des querelles religieuses. L’autre personnage important de ce livre est le narrateur, David Gans, qui fut élève et assistant du MaHaRal, et qui retrace pour le lecteur les circonstances de la naissance de ce géant modelé dans de la terre glaise.  Le troisième personnage majeur est une femme, Eva, qui n’est autre que la petite-fille du grand maître. Elle parviendra à le convaincre de donner naissance à cet humanoïde après avoir vu son époux mis en pièces par une foule haineuse et déchaînée. Et pourtant le MaHaral pressentait que les choses finiraient mal, sachant que l’Homme manque cruellement de raison. 

Je dois avouer que j’ai trouvé cette lecture agréable et divertissante, sans pour autant avoir eu le coup de cœur que j’espérais. La mise en place de l’histoire et de ses protagonistes est assez lente, et l’ébauche de l’histoire d’amour entre David et Eva m’a même fait craindre le pire à un moment donné. Le roman prend son ampleur dans la partie où le Golem apparaît, moment où la légende prend corps, mais la lecture est alors déjà bien avancée. 

Néanmoins je le recommande à tous ceux qui aiment ce conte moral qui a donné naissance à tant d’autres personnages, que ce soit dans la littérature ou au cinéma. Ainsi qu’à ceux qui comme moi aiment Prague, ville magique, et qui ont été impressionnés par la statue du Rabbi Loew, qui orne majestueusement la façade de l’Hôtel de Ville. Statue épargnée par les nazis qui, par crainte d’une malédiction, ne l’ont pas détruite. Car ils croyaient en cette légende, au point de torturer à mort le dernier rabbin de la vieille synagogue dans le but de lui faire avouer la formule secrète qui pourrait redonner vie au Golem. 

Crédit photo: Wikipédia